Telle pourrait être la tonique injonction laissée par André Paul (PERRET), fils d’horloger loclois, dessinateur aussi humble que talentueux, ayant croqué avec une rare et tendre élégance, les travers d’une épéclée de Vaudois(es), tant simples que puissants, et qui vient de ranger définitivement ses crayons dans sa 99e année.
Sa cérémonie funèbre était à son image: discrète, intense, ultime clin d’œil témoignant d’un profond amour de la vie! La classe, coi!
Aux traits mordants, voire assassins d’autres «caricatue-risques», André Paul, aérien, préférait en effet les rondeurs (souvent féminines) de personnages du terroir qui nous faisaient sourire par leurs travers cocasses, nous les rendant proches, à la manière du génie de Gilles, de François Silvant, de Raymond Bürki ou encore de Mix&Remix, frères virtuoses dans la suggestion comique!
Deux dessins l’illustrent à merveille: le premier représente un syndic vigneron (hors sol!) concentré à tailler un cep de vigne, sans s’apercevoir qu’il a été soulevé par l’énorme benne d’un trax menaçant…, contribution salutaire à l’Initiative de Franz Weber «Sauvez Lavaux»!
Le second dépeint un Pape, de petite taille physique, dominé par un garde-suisse géant (heaume, swiss heaume!), avec cette simple légende: «Le Pape sous … haute surveillance»!
A ce seigneur de l’humour qui, malicieusement, nous tend un miroir pour qu’on réfléchisse avec lui, tout en souriant, je dédie cette lumineuse et profonde définition qui affirme «qu’un ami, c’est quelqu’un qui nous connaît bien et qui nous aime quand même»!
Au revoir, André Paul! Et MERCI, beau coup de crayon(s)!
Frank Paillard
Les Charbonnières